Le lundi de la St Raoul, à la Fête en bas d’chez toi Guignol, le Second d’la Classe a encore tenu le premier rôle, en remplacement du Commandeur. Comme il y avait encore des pestateurs à regonfle, le Grand Arpenteur des Verchères a un peu forcé le trait, au goût de mon correspondant là-bas. Rassure-toi Guignol, quand i s’essaye à faire drôle acque ses bugs de comprenotte et ses trous de mémoire, il est loin de t’arriver à la cheville : on préfère ton thiâtre au sien…
Impolitique apolitique
I s’est senti obligé d’faire d’la réclame pour sa liste, les Justepoureux, en bajaflant que les gones et les fenottes de Brindas les ont choisis aux Printanières de l’équinoxe et qu’i fallait accepter la démocratie. Certes. Qui c’est donc qui prend ses aises avec la démocratie ? Est-il très convaincant quand il récite que la liste arrivée en tête est apolitique ? Entre les trous de mémoire , les gandoises, les tentatives pour emboiser, les cachotteries, les commissions laissées en sommeil, l’impolitique apolitique de l’Arpenteur, elle ressemble comme deux gouttes d’eau à l’impolitique ordinaire de Brindas, et d’ailleurs…
Pi encore, que penser des promesses d’ouverture, de concertation quand chaque fois que dans la salle, les citoyens pestateurs i z’ondulent et murmurent comme les blés sous le zéphyr du soir, l’Arpenteur il leur dit d’la fermer ? Guignol, dans ton thiâtre, est-ce que quand les gones et les fenottes se bouliguent, tu leur tires les ireilles ou le sarsifis ?
Le règlement, c’est le règlement mon gaillard…
I faisait un peu moins le fier quand le Chef de Chœur du trio Bépépé l’a prié acque insistance de respecter le règlement intérieur du conseil des Municipaux . Monsieur le Maire adjoint, le bargeois quoi, avait en effet décidé de ne pas porter à l’ordre du jour de la séance du lundi de la St Raoul, comme le lui avait demandé le trio Bépépé, un mets qui ne lui semblait pas franc relichant : il était question qu’les impolocos des Brindasiens puissent servir à améliorer un brin, l’ordinaire de leurs concitoyens qu’ont peu de pécune, en les aidant à payer d’éventuelles adhésions aux associations de la ville. Indigeste pour l’Arpenteur. Tellement indigeste qu’il a même demandé à ses Justepoureux de voter « pour ou contre » l’inscription à l’ordre du jour de ce plat trop épicé. Depuis quand un maire adjoint peut-il mettre aux voix un règlement qui s’impose à tous ? Qu’en pense le parfait ? Où qu’elle va la République ?
Démocratie « ecoeurvice »
Plutôt que de se pencher sur ces propositions solidaires, force est de constater que notre Second et ses aides pratiquent plutôt la démocratie « écoeurvice » : t’sais ben Guignol, l’écrevisse dans nos ruisseaux, elle met le turbo…pour reculer, seulement pour reculer… Nos Justepoureux, i sont vigourets seulement pour déraper ce qui avait été voté à l’umanité, il y a peu, quèques semaines avant les Printanières. Après avoir tenté de détrancaner le P.L.U qui déplaît notamment aux cache-mailles de certains, i mettent au vote une nouvelle délib écoeurvice tronquée et bien artète qu’interroge d’autant plus qu’on a ayu à supporter les parlements de l’Arpenteur sur la démocratie…
Sans voie…
Guignol, quelle tristesse ! T’auras pas ta voie : pas d’avenue, pas de boulevard pour amener visiteurs et pestateurs aux marches de ton palais. Les Justepoureux, i veulent pas entendre ta voie : elle était pourtant pas juste pour toi mais juste pour tous. Adieu logements accessibles, commerces, places de stationnement, cheminements structurants. Comme elle a espliqué, la Municipale d’avant, comment faire, avec le sens unique du Vieux Bourg, pour s’en retourner prestement dans sa cadole dans les quartiers nord après l’espédition en centre- ville, sans s’embringuer dans En Pelly, La Douane et le carrefour coupe-gorge des Places ? Faut-il se résoudre à faire du tourisme entre l’Ancienne Gare, la Nouvelle Literie, le Queugeot et son estension avant d’atteindre les Varennes.Sans compter qu’le vélo qu’a pas l’habitude du Tour de France, même s’i carbure à l’E.D.F, il apprécie modérément la côte de La Bernarde… Remarque Guignol, les Justepoureux, i peinent à se projeter au- delà du Brindas des autrefois, donc faut pas compter qu’i z’ouvrent la voie … de l’avenir. M’enfin, quand il a ouï ça, mon correspondant à la Fête, il en est resté comme une carpe qui perd l’eau. Tout couâme, les bras lui sont tombés des cuisses. Pour résumer, ça l’a laissé sans voix… Toi, Guignol, tu resteras pas sans voie puisque t’as déjà un chemin à Brindas, un chemin qui court dans la campagne, vers le sud. Mais i s’approche pas trop d’la rivière d’Yzeron, p’têt qu’il a peur de tomber à l’eau, à l’avenir...
Bouche-trous et béton blanc.
L’Arpenteur, il se pense que la Cécévéaile, au lieu d’ouvrir la voie, elle ferait mieux d’boucher les trous de nos routes. Si j’ai bien la comprenotte, pour lui, la Cécévé, c’est un bouche-trou… C’est conséquent, les trous d’la route, qu’il a dit, c’est une priorité. Le soir de la St Raoul, y’avait ben d’autres trous qui faisaient souci, les trous de mémoire… Pardonne-moi Guignol, si je m’évade un peu de Brindas, mais les trous, ça grabotte beaucoup les Français à ce’t’ heure : dans le poste, i bajaflent tant et tant d’ uèmepécuniaux et de trous dans la caisse et dans les campagnes… Remarque, i faut qu’i prennent garde, le Commandeur et son second pace que ça lui a pas porté bonheur, à la Première des autrefois, d’faire boucher les trous à Verdun… Bon l’ Arpenteur, comme qu’i va lui faire faire d’la gratte à sa cache-maille à la Cécévé, i va réclamer qu’elle bouche les trous de nos routes, avec une canante nappe de béton blanc Verdun, sans les marches, bien sûr . Mais, le bargeois des services techniques de la ville, il a émis deux réserves : si le béton fait tache d’huile, la chaussée risque d’être glissante, même pour les catcates ; pi, les bandes blanches par terre, on pourra plus les borniquer. Alors, le Second qu’est aussi Premier, i va p’têt demander au parfait si on pourrait pas revenir au jaune pour les bandes, comme les autrefois…
C’est le bouquet…
Décidément, le soir de la St Raoul restera dans les annales : certains citoyens i z’étaient pas franc à la fête… C’est que l’Arpenteur et les Justepoureux, en plus de mettre au rencart la nouvelle voie, i veulent plus voir la résidence séniors aux Verchères, na ! Là encore, il y avait ayu consensus sur son emplacement au mandat d’avant, afin que ceusses tombant vieux, mais encore valides, puissent éventuellement quitter leur hameau et se rapprocher du centre bourg. Y’en aurait-i donc qui préfèrent ne pas trop les voir, ceusses qui tombent vieux ? Pourquoi faut pas les installer trop près de tout ce qui peut leur être utile : l’arrêt des Rougéblancs, la poste, l’hôtel de ville, le potringueur, le croissant, le canard du jour, le bifaché, la tablette de noir pour le magnésium. T’sais ben Guignol, i paraît que le magnésium, ça aide pour le moral. Ben, avec les Justepoureux, s’i continuent à démolir ce qu’était prévu de bien, faudra se faire péter la basane avec le chocolat pour voir la vie en rose, quand on n’a pas de la pécune à regonfle et qu’on tombe vieux. Donc, les Justepoureux, i songent les envoyer à la campagne, les aînés, là-bas, au-delà des remparts, dans le pré, plus loin que La Gonarde : i pourront cueillir des pâquerettes ou des violettes, ou ben regarder les vaches depuis leur fenêtre… Mais, nos décideurs, faudrait pas qu’i z’oubliyent qu’eux aussi, un jour, i prendront d’l’âge, et que peut-être, leurs sciatiques, i z’auront les nerfs et pi leurs clavettes, elles s’enrouilleront et elles gongonneront. I verront ben comment i feront l’aller-retour entre La Gonarde et le Vieux Bourg… De venir facilement faire un viron à Verdun et à La Paix, ça leur ferait du bien aux aînés : en plus de dépenser quèques pécuniaux dans les boutiques, i pourraient tailler une bavette avec le boucher et leurs concitoyens. Pi les plus jeunes, ça leur ferait pas de mal d’apercevoir, dans la ville, les aînés vaquer… Faut pas que l’intergénérationnel, ça soye que des parlements de campagne… électorale, non ? Pourquoi donc que l’Arpenteur et ses amis i veulent pas voir pousser une résidence séniors en face de la côte de l’Ancienne Gare, à côté du Moncel ? I se dit pourtant que l’Arpenteur i connaît bien le quartier et ses avantages. Pourquoi qu’i z’ont la traquette ? Et qui c’est donc que ça pourrait contrasser ?
Si t’entends causer à ce propos, fais-moi signe Guignol, et à la fois que vient…
Le Babiant juillet 2014
Le Second d’la Classe : premier adjoint à regonfle : nombreux bajafler : rabâcher L’Arpenteur : premier adjoint Justepoureux : liste majoritaire Printanières : élections municipales Gandoises : blagues emboiser : tromper l’impolitique : la politique se bouliguer : s’agiter Ireille : oreille sarsifis : natte de Guignol Chef de Chœur du trio Bépépé: tête de liste Brindas Participation et Progrès bargeois : chef franc : vraiment pécune : richesse parfait : préfet vigouret : dynamique déraper : défaire l’umanité : l’unanimité détrancaner : démolir cache-maille : tirelire artète : adroit,e ayu : eu parlements : discours conséquent : important En Pelly, La Douane, Les Places, Ancienne Gare, Nouvelle Literie, Queugeot ,La Bernarde, La Gonarde, Le Moncel, Les Varennes : lieux et rues de Brindas couâme : surpris traquette : peur Une carpe qui perd l’eau : bouche bée bras tombés des cuisses : stupéfait pécuniaux : sous Cécévé : communauté de communes faire souci : inquiéter grabotter : démanger, occuper Commandeur : le maire Première des autrefois : maire du mandat précédent gratte : économies canante : belle borniquer : voir Rougéblancs : bus du SYTRAL potringueur : pharmacien Péter la basane : péter la panse clavettes : articulations gongonner : rouspéter contrasser : contrarier.