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Brindas Participation et Progrès
22 octobre 2007

Maisons individuelles : Il est temps de changer de modèle

 

Maisons individuelles : il est temps de chan­ger de modèle

 Un livre et une exposition expliquent le développement de l'habitat individuel dans le Rhône et donnent des pistes pour lutter contre les nuisances qu'il entraîne


vbbnfnL E RÊVE de la maison individuelle - partagé par 75 % des Français - n'est-il pas en train de tourner au cauchemar collectif ? Pas vraiment nouvelle, cette interrogation prend plus de relief après l'enquête menée sur l'agglomération lyonnaise par Philippe Dufieux et Loik Garaix, chercheurs au Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement du Rhône (CAUE).

 

 « L’engouement pour l'habitat individuel a pris naissance à l'orée du siècle dernier »

Ce travail portant sur l'histoire du développement pavillonnaire a donné lieu à un ouvrage, lui-même prétexte à une exposition (l) . Dans le Lyonnais, l'engouement pour l'habitat individuel a pris naissance à l'orée du siècle dernier. Avec l'appa­rition des cités jardins ouvrières (Tase à Vaulx-en-Velin, Berliet à Saint-Priest) puis la multiplication des pavillons qui vont façonner les quartiers péri­phériques de la ville. Toutefois, comme nous le racontent les auteurs, ce n’est qu'avec les an­nées soixante et soixante-dix que ce phénomène va prendre de l'ampleur grâce à la démocratisa­tion du crédit, l'invention des « chalandonnettes » et autres « mas dauphinois » qui vont grignoter la plaine de l'Est. Au­jourd'hui, la maison individuelle représente 90 % des logements de communes comme Genas et Jonage, 77 % à Chassieu.

 

Un rêve au prix fort

Trente ans plus tard, la plaine de l'Ain, le Nord-Isère, les monts du Lyonnais n’ont pas été épargnés par cette colonisation. Laquelle est d'autant plus dévoreuse d'es­pace que 55 % des maisons construites au cours des années 2000-2004 le sont au milieu de parcelles isolées, c'est-à-dire hors lotissements ou zones d'aména­gement. Et c'est bien là le pro­blème. ,

Car pour Philippe Dufieux et Loik Garaix cette incessante expansion bouleverse - rarement pour le meilleur " les paysages, fait reculer la campagne et coûte cher à la collectivité. Que ce soit en termes d'infrastructures ou de nuisances. D'autant que le parti­culier n’est pas lui-même épar­gné. Repoussé toujours plus loin, en raison des prix du foncier, c'est au prix fort de l'isolement et de trajets routiers incessants qu'il paie son confort.

Mais le tableau n'est pas si som­bre dans la mesure où des solu­tions existent pour rendre moins gourmande et plus commode la maison individuelle, Ne serait-ce qu'en construisant dorénavant au plus près des villages et selon des normes architecturales nouvelles. A ce titre, la ZAC des Hauts-de-Feuilly à Saint-Priest représente ce qui se fait de mieux en la matière. Reste que cela impose de rompre avec le modèle établi du pavillon planté au milieu de son terrain, et cela ne sera pas le p\us facile à faire admettre.

R.R

> NOTE

Le rêve de la maison, par Phi­lippe Dufieux et Loik Garaix, CAUE du Rhône, 143 pages, 22 euros.

Exposition au CAUE du Rhône jusqu'au 31 janvier 2008, 6 quai Saint-Vincent Lyon 1". Tél.04.72.07.44.55. www.caue69.fr

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Philippe Dufieux : « la prise de conscience progresse »

> Comment freiner la proliféra­tion des maisons individuelles alors que nos concitoyens sont nombreux à aspirer cet l'habitat ? En proposant notamment de l'habitat intermédiaire entre le collectif et l'individuel. Nous savons faire. De nombreuses expériences ont été aussi menées qui respectent à la fois le goût des particuliers pour des loge­ments leur assurant l'intimité, le calme, la verdure et les avantages du collectif qui prend moins d'espace.

 

Les élus paraissent avoir pris la mesure du problème posé par l'étalement urbain, qu'en est-il du particulier ? La prise de cons­cience progresse. Pour avancer plus, il semble nécessaire de proposer des maisons différentes, capables de répondre aux diffé­rents besoins qui se présentent au cours de l'existence. Elles doi­vent offrir une architecture valo­risante.

Enfin, il faut faire comprendre tous les avantages de ces habitats intermédiaires construits dans le centre ou l'immédiate périphérie des bourgs et des villages en terme de commodités et de trans­ports.

Le progrès du 22-10-2007


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